23/06/2014 –
Theinsider.gr
1992. Gouvernement Mitsotakis, avec Andreas Papandréou dans les bancs
de l’opposition. Au Parlement se déroule une des plus importantes cessions de
cette époque. Il s’agit de la ratification du traité de Maastricht. Andreas
Papandréou, dans un discours de grande portée au Parlement, prévient que le
coût de l’ajustement de la Grèce à la réalité européenne sera élevé et porteur
d’énormes difficultés. Du haut de sa grande expérience en matière économique et
géopolitique, le père de G. Papandréou analyse et prévoit, vingt ans avant, le
développement de la crise et les impasses que vit l’Europe aujourd’hui. Un
discours d’une actualité dramatique. Ci-dessous, le discours du président de
l’opposition d’alors.
Mesdames et
Messieurs, comme vous le savez, il est acquis que le PASOK votera en faveur de
la ratification du traité de Maastricht. Il n’est toutefois pas question pour
le PASOK de ne parler au peuple que des bénéfices escomptés, ni d’embellir le
tableau. Il convient au contraire d’insister avec honnêteté sur le prix de cet
ajustement. Le citoyen grec doit savoir ce qui l’attend au bout du chemin, et
ce qu’il aura déboursé pour arriver au terme de cette marche difficile et
inégale.
Avec l’effondrement
du bloc de l’Est, l’équilibre mondial a véritablement été modifié. Et c’est un
lieu commun que de dire qu’il ne reste qu’une seule superpuissance militaire,
les USA. Mais il est aussi connu qu’elle n’est pas la seule superpuissance
économique. Il en existe au moins trois. Les USA eux-mêmes, l’Europe –
Allemagne ou l’Allemagne – Europe, ce que la suite déterminera, et enfin le
Japon et l’Asie du nord-est. Pour nous, l’important est que les USA sont dans
une posture offensive, tant face au Japon que face à l’Europe, la CEE.
L’affrontement USA – CEE est un affrontement plus ou moins visible, qui peut se
dérouler secrètement, mais qui concerne au moins trois domaines.
D’abord les accords
du GATT. Naturellement si ces négociations échouent, car il existe des
divergences aigues entre les USA et l’Europe, en particulier la France, il
faudra nous attendre à une guerre commerciale sans précédent ayant pour
conséquence la récession et le chômage à une échelle de masse.
Il y a aussi une
importante divergence en ce qui concerne le système de défense de l’Europe.
Sera-t-il européen ou sera-t-il en fait atlantique ? Ce problème est posé
et n’a pas été résolu, même si je pense qu’en réalité il se dirige vers un mix
européo-atlantique, sans doute sous une forme différente, institutionnellement
différente, mais en substance analogue à ce qui existait dans le passé.
Et il y a enfin la
tentative des USA de poursuivre l’élargissement le plus vite possible, de façon
à finalement renforcer, grâce à l’élargissement, la tentative d’union politique
et économique de l’Europe et à nous transformer à nouveau, si vous voulez, en
zone de libre-échange.
L’Angleterre fait totalement
siennes les thèses des USA. En ce qui concerne l’intégration de l’Europe unie,
elle intègre et quitte tour-à-tour l’Union Monétaire, ce n’est pas clair, et
dans le domaine social elle a pris des positions négatives. Enfin, pour ce qui
est de la défense européenne, elle soutient le scénario atlantique, version
clairement identique à celle des USA.
L’Allemagne promeut à
la fois l’intégration et l’élargissement, et ce à grande échelle. Il fut un
temps où le ministre des Affaires étrangères Genscher parcourait l’Europe et
faisait à tous les pays des promesses d’intégration à la CEE. C’est également
l’Allemagne qui mène une politique séparée visant à développer sa présence
politique de façon équivalente à sa présence économique, tant en Europe
centrale, dans les Balkans, que dans les pays danubiens. Et ce dans le cadre
d’une lutte pour la création de sphères d’influence, qui nous ramène environ un
siècle en arrière.
Bien sûr, la question
de savoir si, au cours de cette évolution, nous marchons vers une Allemagne
européenne ou vers une Europe allemande reste ouverte.
L’Allemagne a
récemment augmenté les taux d’intérêt, alors que tous, en Europe et en
Amérique, lui demandaient de ne pas le faire, car la marche à la récession est
évidente. Et pourtant ils l’ont fait. Et l’on se demande dans quelle mesure
l’Europe peut compter sur la solidarité allemande.
L’objectif de la
France est l’intégration la plus rapide possible de l’Allemagne dans l’Europe
unie, et ce pour des raisons d’équilibre et de sécurité à long terme en Europe.
Dans le cadre de la CEE, l’affrontement entre le nord et le sud se perpétue,
car en l’absence d’une autre politique de convergence et de cohésion à un
niveau beaucoup plus élevé, le marché unique aiguise les contradictions,
aggrave les déséquilibres, non seulement entre Etats-membres mais entre
régions, celles qui sont en retard et celles qui sont avancées. Ceci est en
tout temps le destin d’un marché unique. En l’absence de quelques mesures, de
quelques interventions, le fossé entre régions riches et pauvres se creusera.
Je mentionne
l’ensemble de ces divergences d’intérêts et de stratégies, pour insister sur
les dangers qui guettent le processus de création d’une Europe unie, d’une
véritable confédération européenne. Mais aussi pour insister sur le fait que
chaque Etat-membre revendique ses propres intérêts, a sa propre stratégie
nationale et que cette stratégie nationale manque à la Grèce, et n’a jamais été
élaborée par le gouvernement. Depuis qu’il occupe le pouvoir il n’a élaboré
aucune stratégie nationale claire, incluant, naturellement, la marche à suivre en
direction de l’Europe unie.
(…)
La Grèce est un pays
à la fois balkanique et méditerranéen et est désormais partie intégrante de la
nouvelle Europe qui est en train de naître. A l’invitation européenne, il n’y a
place que pour une réponse positive. Oui, nous participerons activement au
devenir européen. Il n’y a pas en réalité de voie alternative, excepté la
marginalisation de notre pays, quels que soient les obstacles qui se dressent
face à nous.
Maastricht, ce traité,
constitue simplement pour nous un ticket vers une lutte difficile et inégale.
La lutte est inégale, car nous sommes en dernière position sur la ligne de
départ. La lutte est inégale, car le traité de Maastricht exprime presque
intégralement les intérêts et le point de vue du nord riche. Le rêve d’une
Europe unie n’a pas sa place dans Maastricht. Pour nous, Maastricht est une
étape dans un processus d’intégration européenne, étape qui sera dépassée et
peut-être altérée par le processus lui-même.
De quoi est fait le
rêve européen selon nous ? Du respect de la souveraineté populaire, de la
démocratie au niveau national et européen. Des collègues ont suffisamment
insisté sur le grand déficit démocratique et sur la nécessité qu’il soit comblé
d’urgence. Je ne m’exprimerai pas plus longtemps à ce sujet. De la garantie des
libertés individuelles et collectives. De la mise en valeur des identités
culturelles nationales des Etats-membres. Du développement économique et de la
pleine occupation de la force de travail. De la gratuité de l’éducation et des
soins médicaux. De la protection sociale. De la protection des frontières
européennes contre n’importe quelle menace, de la protection de
l’environnement. C’est cela le rêve d’une Europe unie.
Il y a des proclamations
dans le traité de Maastricht. Les véritables engagements concernent avant tout
l’Union Economique et Monétaire. Le cadre institutionnel n’a pas encore été
créé, ni pour ce qui est de la politique proprement dite, ni pour la politique
extérieure unique (et non seulement commune), ni pour la défense unique. Les
critères de participation à l’UEM ne pas la moindre mention au considérable
problème social qu’est de chômage, la pire forme d’inégalité qui peut exister
dans un pays moderne. Les indicateurs/objectifs incarnent la vision, comme cela
a déjà été dit dans cet hémicycle, d’un banquier européen et expriment avant
tout les tendances politiques conservatrices de l’Europe actuelle.
Je regrette de dire
que ce qu’a dit M. Mitsotakis, sur le fait que la Grèce aurait joué un rôle de
premier plan dans l’élaboration de ce traité, je ne peux l’accepter. Je n’y ai
rien vu de particulièrement grec, ni aucune initiative grecque qui
transparaîtrait dans l’élaboration de ce traité. Selon nous, le gouvernement de
la Nouvelle Démocratie a passivement consenti à des décisions ayant des
conséquences négatives pour notre pays et pour notre participation sur un pied
d’égalité à l’Europe unie.
Je tiens à insister
ici sur un élément. A de nombreuses questions posées à des responsables
gouvernementaux, mais aussi à M. le premier ministre Mitsotakis lui-même, sur
le pourquoi de telle ou telle action de politique extérieure comme, par
exemple, le blocus maritime ou demain n’importe quelle intervention militaire,
la réponse était : « nous suivons nos alliés et nos
partenaires ». Mais c’est une erreur de langage. Nous ne suivons pas, nous
participons. Nous avons une opinion, des possibilités, y compris un droit de
veto. Nous ne pouvons pas dire « nous suivons ».
Nous participons et
nous co-élaborons. C’est cela notre rôle. Et j’espère ne plus entendre que nous
suivons. Nous sommes dedans, pas dehors. Faisons-le valoir.
Et j’en arrive à la
question de l’élargissement. Que bien sûr l’Angleterre soutient avec passion. Comme
l’a justement dit M. Mitsotakis, à Lisbonne les 26 et 27 juin la partie grecque
a soutenu l’élargissement et l’approfondissement simultanés de la Communauté.
Mais ceci était un recul par rapport à la position précédemment définie,
l’approfondissement d’abord, et l’élargissement ensuite.
C’est selon nous un
énorme problème. Je ne crois pas que l’on puise parler de participation à
égalité dans le cadre de l’Europe unie si la phase d’approfondissement n’est
pas achevée, si l’Europe unie n’est pas réalisée. Et c’est une erreur
historique de reculer de cette position. C’est pourquoi le PASOK propose au
Parlement, à la représentation nationale, de décider que la Grèce ne consentira
pas à l’ouverture de négociations – à l’ouverture de négociations – sur de
nouvelles intégrations avant le passage du paquet Delors, au moins cela, dans
son intégralité.
J’aborderai
maintenant le sujet plus technique de l’Union Economique et Monétaire. Les
conditions de participation sont connues, je ne les répéterai pas. Mais je
tiens d’abord à insister sur le fait que le gouvernement n’a toujours pas
déposé de programme de convergence. Ce n’est pas le moment d’entrer dans les
détails. Mais nous avons le droit de demander au gouvernement, avant qu’il
n’envoie une quelconque proposition à la CEE, de la présenter à la
représentation nationale, de façon à ce qu’un débat substantiel ait lieu avant
qu’elle ne soit déposée comme proposition de la Grèce pour les cinq prochaines
années.
Le projet-cadre sur
la convergence présenté par les experts gouvernementaux envoyée à l’Assemblée,
n’est pas même fondé sur la logique économique la plus élémentaire. Comment
peut-on compter sur une augmentation annuelle de 2,5% du PIB, alors que la
relance budgétaire dans l’économie diminue en flèche, et que le revenu réel en
terme de salaire mensuel ou journalier est systématiquement comprimé,
conformément à la volonté, aux déclarations et aux actions bien connues du
gouvernement ?
M. Arsenis, en
s’exprimant, a cité quelques extraits d’un article de M. Pelletier dans Le
Monde du 21 juillet. Mais je voudrais choisir deux paragraphes différents de
ceux qu’il a lui-même choisi, et je rappelle qu’il s’agit du directeur
économique de l’équivalent français du SEB : « Les conditions prévues
par le traité ne sont pas réalisables dans les délais fixés pour l’Italie, le
Portugal, la Grèce et l’Espagne ».
Il ajoute que
« les calculs concernant le Portugal et la Grèce donnent le
vertige ». Je crois que ces estimations sont justes. Et pour moi elles
signifient que l’on prévoit d’ores et déjà, même si on ne le reconnaît pas,
deux vitesses au sein de l’Europe unie, en particulier si l’on prend en compte
l’énorme coût social et les situations sociales explosives que nous aurons à
affronter au cours de ce processus, au moins dans les pays du sud. Alors,
pouvez-vous me dire si nous accepterons fatalement cette pente ?
Pourquoi voter
« oui » à une marche vers la récession perpétuelle, l’augmentation du
chômage et de l’inégale distribution des richesses et des revenus, à la mise en
place violente d’une société des deux tiers, pour ne pas aller jusqu’à dire
d’un tiers ?
Et la réponse de la
Nouvelle Démocratie, qui a sa politique, est oui. Oui à l’austérité comme voie
à sens unique pour encore sept ans. Oui à la violente attaque de classe contre
les travailleurs, et oui, finalement, à l’échec.
La réponse du PASOK
est : non. D’autres chemins existent. Des chemins qui conduisent à
s’approcher – merci de bien souligner, « de s’approcher » – des objectifs nominaux de Maastricht, avec un
calcul juste des coûts de l’ajustement. Des chemins qui conduisent même à la
réalisation – soulignez, « la réalisation » – des objectifs, dans la
mesure où un certain nombre de conditions sont réunies, soit l’allongement des
délais, soit un transfert général de ressources du nord riche vers le sud
pauvre.
Ceci nécessite une
revendication constante au cours du processus d’intégration européenne. Ceci
nécessite également une autre politique économique, car pour la Nouvelle
Démocratie, la CEE, le Fond Monétaire International, l’OCDE, constituent le
prétexte à la poursuite de sa propre politique réactionnaire, inefficace et
myope. Une politique clairement prédatrice qui fait peser tout le coût de
l’ajustement sur les ouvriers, sur les chômeurs, sur les salariés, sur les
classes moyennes, sur les agriculteurs, sur les retraités.
Une politique non
seulement antipopulaire, mais contraire à la croissance.
Et que le
gouvernement ne nous dise pas que sa politique est la seule voie. Des
économistes éminents, M. Zolotas et M. Angelopoulos, ont démontré la totale
inefficacité de la fameuse « seule voie ».
Dans le cadre de
cette politique de la Nouvelle Démocratie, la récession s’approfondit, le
chômage augmente, la base productive de l’économie se désagrège et se dénationalise.
L’Etat-providence est démantelé, des régions entières se désertifient, chaque
ferment de développement régional est affaibli, le secteur public est liquidé
et dénationalisé.
(…)
Le gouvernement a
aussi une énorme responsabilité, en ce qu’il a consenti en spectateur à
l’indifférenciation pour tous les européens du processus jusqu’en 1997,
indépendamment de leurs points de départ. C’est une énorme erreur de
négociation, pas seulement grecque, malheureusement l’ensemble du Sud en est
responsable. Le gouvernement s’est totalement ajusté aux recettes
communautaires.
Aucun engagement n’a
été revendiqué, l’assurance du paquet Delors n’a pas été obtenue. Et nous
l’avons dit, pas nécessairement à l’Assemblée, mais bien souvent publiquement,
que le traité de Maastricht était signé sans que n’y soit inclut le paquet
Delors 2. Sachons bien où nous allons.
Des mesures spéciales
d’ajustement auxquelles la Grèce a droit n’ont pas été négociées. N’oublions
pas que la Grèce consacre 7% de son PIB à des dépenses militaires, précisément
parce que ni l’OTAN, ni l’UE ne peuvent ou ne veulent nous protéger de
l’importante menace orientale. Plus particulièrement aucune règle d’or en
matière budgétaire n’a été réclamée, qui exonérerait le financement des
investissements publics des limitations d’emprunts publics.
En réalité,
l’institutionnalisation des deux vitesses a été implicitement acceptée. Alors
qu’il devrait être clair que sans ces réajustements, il sera impossible
d’atteindre les objectifs.
En ce qui concerne la
position du PASOK sur la politique économique à suivre, nous avons déclaré par
tous les moyens dont nous disposions que sans croissance la politique de
stabilisation conduit l’économie au naufrage – un proverbe populaire dit
« d’une mouche on ne tire pas de lard », et c’est la réalité – et
qu’en outre, en l’absence de politique sociale la cohésion sociale est ébranlée
et que l’augmentation de la productivité est rendue impossible.
En ce qui concerne la
marche vers l’UEM, une marche qui compte tenu des données actuelles semble être
une impasse pour les pays du sud, la position du PASOK est que la Grèce en
coopération avec les pays du sud doit mener la bataille pour la réalisation des
objectifs suivants :
Premièrement, le
paquet Delors 2 doit être adopté dans son ensemble, sans modifications ni
édulcorations. Deuxièmement, comme d’autres l’ont déclaré à l’Assemblée, avec
la réalisation de l’UEM, la politique monétaire et de change dépend désormais –
dépendra, donc, – de l’échelon européen, et non plus national.
Les Etat-membres
conservent la politique budgétaire, cantonnée en réalité à un rôle de
redistribution. Ici est véritablement la clé.
Dans une Europe
fédérale le budget européen doit être suffisamment dimensionné pour permettre
une politique de redistribution efficace dans l’intérêt des Etats-membres du
sud et des régions économiquement retardataires. C’est seulement à cette
condition que la convergence peut être possible sur le plan du développement
économique et du revenu, qui ne regardent pas les objectifs des banquiers, qui
n’ont aucun rapport avec les objectifs des banquiers, qu’expriment le traité de
Maastricht. Et ici il est clair que la bataille doit être menée, bataille à
l’issue de laquelle sera déterminé l’avenir de notre pays.
Je voudrais donner
ici un exemple : quand une unification monétaire a lieu dans plus d’un
pays, dans deux, trois, cinq pays, ceci fonctionne de façon négative pour tous
les pays et toutes les régions faibles ou retardataires. Et je donnerai
l’exemple simple des deux Allemagne. Sitôt qu’a été réalisée la monnaie
commune, sont apparus les tragiques problèmes de l’Allemagne de l’Est. Et
l’Allemagne de l’Ouest doit, maintenant, opérer des transferts de ressources de
dimensions proprement astronomiques, dans l’ex-Allemagne de l’Est, car elle a
la responsabilité et les moyens de mener une politique budgétaire.
Songez, sans
politique budgétaire européenne, ce qui se passera dans les régions
retardataires. C’est pour cela qu’il est indispensable et décisif, que soit
achevé le caractère fédéral de l’Europe, de façon à ce que les responsabilités
soient là où se trouvent les moyens.
Les moyens, c’est
Bruxelles qui les aura après l’union. Les Etats-membres ne l’auront pas. Et la
responsabilité se trouvera aussi là-bas, laquelle devrait bien sûr être
contrôlée démocratiquement.
Et ici réside, à mon
sens, la principale justification, pas la seule, à la réalisation de l’Union
politique. C’est seulement par une Union politique que ces responsabilités
pourront être déterminées, de façon à ce que le budget communautaire puisse
corriger les déséquilibres suscités par le processus et le fonctionnement du
marché libre et unique lui-même.
Mais au-delà de cela,
et parlant maintenant de l’Europe et non pas de la Grèce – au point auquel la
Grèce y est intégrée, cela la concerne aussi –, le marché unique et la monnaie
commune européenne ne suffisent pas à ce que l’Europe puisse affronter les
défis du futur, concernant les USA comme le Japon. Il faut la mise en place
d’une politique européenne de croissance de la communauté elle-même pour
combattre le chômage, ainsi que d’une politique industrielle, qui assurera la
compétitivité de l’économie européenne face aux autres blocs économiques.
(…)
J’ai déclaré que le
rêve d’Europe unie n’a pas sa place dans le traité de Maastricht, et ceci parce
celui-ci a été élaboré, en premier lieu, par les forces conservatrices de
l’Europe.
Quand le paysage
politique changera en Europe, alors les horizons s’ouvriront pour la création
d’une véritable Europe fédérale. Seules les forces politiques progressistes
peuvent transformer le rêve de l’Europe unie en réalité tangible.